Cycle 2023-2024 : Introduction
Partage
Environnement – Démographie – Migrations – Espérance
Les faits sont là, réels, connus, documentés, analysés, des travaux scientifiques autour de mesures précises, complètes. Si les discours qui s’en emparent sont souvent catastrophistes, ils font partie de l’actualité en cherchant à faire peur ou à inquiéter. Résister ! Résister à la peur et au déni. Résister à la crainte et à la recherche de solutions qui n’en sont pas. Résister à toute culpabilisation mais aussi à la crainte d’être coupable de ne rien faire de bien ou d’avoir trop fait, en mal. Se reposer les questions, les bonnes questions. Nous vivons sur terre dans un environnement que nous appelons la Nature, nous en faisons partie, mais nous oublions trop souvent que les capacités de cette nature ne sont pas illimitées. Oui, elle a des capacités de transformation, d’adaptation aux agressions qu’elle subit, mais qui peut dire si ces nouvelles conditions adaptées seront à l’avenir propices à la vie humaine sur terre. Que peut-on faire face aux problèmes de l’eau, de la fonte des glaciers, de la sécheresse, de la montée des océans, de leur réchauffement ? Alors il n’est plus l’heure de se battre entre sceptiques et convaincus, c’est perte de temps. L’heure est à la réflexion sur ce qu’est la vie, comment elle peut changer si nous acceptons ce nouveau paramètre. Nous avons sous les yeux des centaines d’avis éclairés, prodiguant de bons conseils. Nous avons nos propres vies, individuelles, à prendre autant en compte que l’ensemble de vies appelé « collectif » dont nous sommes chacun partie prenante. Comment arriver, sur la planète, à assurer les besoins fondamentaux pour tous (santé, éducation, nourriture et accès à l’eau, assainissement) à partir de tant de pauvreté et de richesse sans transgresser les limites de notre environnement ? Nous nous trouvons devant ce problème comme devant un sac de nœuds. Climat, biodiversité, pollutions, gaz à effet de serre, démographie, migrations : par où commencer ? Dans l’« Atlas de l’Anthropocène », F. Gemenne écrit : « Si la population du Cameroun était multipliée par cent, elle émettrait toujours moins de gaz à effet de serre que la population des États-Unis ». Voici un exemple montrant que, seule, la démographie ne résoudra pas le problème global de la planète. Tous les problèmes recensés nous sont souvent présentés séparément, comme distincts les uns des autres. Ce serait oublier à quel point ils sont liés, s’influençant, s’interpénétrant, relevant de causes et conséquences elles-mêmes liées. Ce cycle de conférences abordera donc quelques-unes de ces crises sans les dissocier de la crise globale environnementale, fondamentale, liée à l’activité humaine depuis la révolution industrielle mais en grande accélération depuis le milieu du XXe siècle. En définitive, comment aborder les chantiers pouvant répondre à ces défis ? Comment repenser la vie de l’homme, du citoyen… comment nous inventer autres ? Ainsi nous souhaitons que les thèmes présentés séparément trouvent les liens indispensables et solides pour une meilleure compréhension de notre monde unique, partagé et pourquoi pas fraternel.