Inauguration des expositions

Les deux expositions "l'atelier de la République" et "les chaises, objet culte" ont été inaugurées jeudi 18 septembre en présence de la députée Joséphine Missoffe et du maire du XVIe Jérémy Redler. Une exposition à découvri jusqu'au 17 octobre, du mardi au samedi, de 14h30 à 18h00, au temple - 53 rue Erlanger, Paris 16.

Accueil par Cédric Baecher, président du Conseil présbytéral de l'Eglise réformée d'Auteuil

Madame la Députée

Monsieur le Maire du XVIe

Mesdames et Messieurs les adjoints

Mesdames et Messieurs les élus

 

Madame la rectrice de la mosquée de Javel, présidente de la coordination des mosquées parisiennes,

Chers amis des Églises de Saint François Molitor et de Notre Dame d’Auteuil,

Chers amis du temple d’Auteuil,

Chers voisins, et vous toutes et tous qui découvrez ce lieu,

 

Bienvenue.

C’est un immense plaisir pour moi, et je crois pour tout notre collectif, engagé au service de l’eglise réformée d’Auteuil, de vous accueillir ici aujourd’hui, en toute humilité, pour une occasion très spéciale qui est le vernissage de ces deux expositions, au cœur de notre Temple.

 

Alors, notre vocation n’est pas pour autant de nous transformer en musée ou en galerie d’art, mais je crois que ces deux expositions sont le signe d’une volonté collective enthousiaste, de notre part, d’être une paroisse ouverte sur son quartier, sur la cité, sur le monde qui l’entoure.

 

Une paroisse qui soit un lieu de rencontre, de réflexion, de mémoire, de débat aussi, pour à notre modeste échelle, contribuer à cet intense et immense besoin de dialogue, positif et bienveillant, que l’actualité que nous connaissons tous, qu’elle soit nationale ou internationale, appelle je crois un peu plus chaque jour.

 

Je voudrais, au nom du Conseil Presbytéral et de toute notre paroisse, vous dire merci. Merci infiniment d’être là aujourd’hui à nos côtés pour ce moment convivial, œcuménique, interculturel, merci de consacrer du temps dans vos agendas chargés, pour venir à notre rencontre, particulièrement un jour où la mobilité n’est pas aussi facile que d’habitude.

 

En ouvrant ainsi nos portes, ou du moins en les ouvrant peut-être encore un peu plus grand que d’habitude, car finalement vous êtes tous ici chez vous, nous voulons je crois raconter plusieurs histoires, partager plusieurs convictions, et j’en soulignerai trois principales, pour ne pas être trop long :

 

–        D’abord la conviction, si chère à nos cœurs, que les lieux de culte sont des endroits importants, dans la fabrique de nos territoires, de notre société, que ce sont des endroits modernes qui, peut-être contre toute attente, favorisent l’idée même de la République, en donnant une place à chacun, mais aussi en établissant entre diverses communautés des liens de fraternité et même d’affection. Et ce bien au-delà de toutes les tentations et tentatives de clivages, de manipulations parfois grossières, de simplification aussi de ce que nous sommes, les uns et les autres.

 

–        Ensuite, la conviction que la transcendance n’est ni un gros mot, ni un concept fumeux, ni une vieille idée qui n’aurait finalement plus grande importance dans notre époque. Bien au contraire, nous croyons intimement que la transcendance est une dimension fondamentale de l’existence, à échelle personnelle mais aussi collective, pour guider et inspirer nos relations avec les autres, au sein de la société que nous avons en commun. La transcendance permet justement aussi de transcender les clivages, de faire s’asseoir ensemble des personnes d’horizons divers, dans un esprit de paix, de concorde et d’unité.

 

–        Enfin, troisième conviction, celle de l’importance, finalement très simple, du voisinage, qu’il soit géographique ou symbolique. De l’importance d’écouter, de se montrer curieux, de faire preuve d’empathie, d’intérêt pour les lieux qui nous accueillent, les personnes qui nous entourent, les objets du quotidien, les histoires qui s’entremêlent. Avant d’être le Temple d’Auteuil, ce lieu qui nous réunit ce soir était l’atelier du sculpteur Léopold Morice, auteur avec son frère architecte Charles de la statue que nous connaissons tous, inaugurée place de la République en 1883. Et je salue chaleureusement la présence parmi nous aujourd’hui de Madame Hélène Morice, arrière-petite-fille de Charles Morice. Une œuvre qui incarne la mémoire des luttes pour la République et les valeurs de liberté, égalité et fraternité, si chères à l’apôtre Paul. Oui, le Christianisme est aussi un atelier de la République.

 

Nous avons en tout cas voulu voir, dans ce voisinage symbolique entre un Temple et l’Atelier d’un sculpteur, une formidable invitation à questionner et revisiter la proximité historique entre le protestantisme français et l’idéal républicain, avec notamment ses valeurs de laïcité, de liberté de conscience et de séparation de l’Église et de l’État. Une invitation, aussi, à rappeler l’importance de l’art au service de la mémoire collective.

Voilà pour ces quelques mots d’introduction, que je ne saurais conclure sans remercier chaleureusement James Woody, notre pasteur, pour son engagement et son leadership remarquable qui ont été décisifs pour nous aider à faire advenir ce projet et ses expositions.

 

Et avant de passer la parole à Henri Parlier, président de l’association Etudes et recherches d’Auteuil, formidable collectif à qui nous devons très largement l’organisation de ces expositions, je voudrais avoir un mot pour Monsieur le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui nous avait également fait l’honneur et l’amitié d’accepter notre invitation aujourd’hui, mais qui a malheureusement été retenu par une urgence de dernière minute.

 

Je ne doute pas une seconde que nous trouverons ces prochains jours la possibilité de lui organiser une visite spéciale de nos deux expositions.

Merci à tous.

Présentation par Henri Parler, président d'Etudes et Recherche d'Auteuil

Madame la Députée

Monsieur le Maire
Mesdames et Messieurs les Conseillers
Chers Amis
Monsieur le Pasteur, cher James
 

Tu m’as demandé, en me faisant un grand honneur, de présenter DEBOUT ces deux expositions remarquables qui inaugurent en quelque sorte la double activité musicale et culturelle de l’association Etudes et Recherche que je préside. En effet depuis plusieurs dizaines d’années nous organisons des conférences et des concerts dans ce Temple qui à ton initiative et ton travail s’ouvre un peu plus sur la ville avec ces deux expositions.

 

Je savais depuis Calvin que la chaise avait fait son entrée d’abord dans les temples puis dans les églises. On pourrait y associer le chant en plus des concerts, chants qui ont une place essentielle lors de nos offices et ce ne sont pas les Negro Spirituals que vous connaissez qui me contrediront, ajoutant à l’harmonie des voix la ferveur du message.

 

Vous allez ainsi découvrir le rôle essentiel de cette ASSISE à la fois pour notre réflexion, pour notre repos, peut-être aussi pour notre foi. Les sièges ont une fonction symbolique dans le domaine de la justice et de la politique. Ils ont suscité une grande réactivité dans le design. Sa simple présence nous interpelle « Assieds toi, et on verra après » !

 

Enfin préparant cette petite introduction, il m’est venu à l’esprit cette peinture géniale d’une assemblée assise autour d’une table, qui résume peut-être toute la symbolique de la chaise dans   les Noces de Cana de Véronèse; ce banquet de mariage présidé par Jésus entouré de ses disciples alors que la Contre Réforme gronde. La signification religieuse n’est pas essentielle; rien de pieux, mais une joie magnifique et prospère chez tous ces convives assis, même si le tableau contient sa part d’ombre.

 

Faisant fi de mon autre ignorance , vous m’avez demandé, de parler de cette seconde exposition qui  honore Léopold Morice. Peu familier de sculpture, c’est sans doute mon ancienneté, sinon mon âge, qui m’autorise de parler, à cette  place même située au dessus des fondations où Léopold Morice  a installé son atelier parisien.

 

Ici même il a participé à l’histoire de la République il y a bientôt 150 ans réalisant pour plusieurs places parisiennes des statues dont la plus célèbre reste celle de la place de la République.

 

Ainsi vous allez découvrir l’histoire de ce sculpteur original, né dans un environnement protestant du Gard . Sa famille, insatisfaite de n’avoir qu’ un sculpteur dans ses rangs fabriquera un architecte tout aussi talentueux François Charles qui travaillera beaucoup avec son frère Léopold . Ainsi c’est Charles qui construisit le socle de la statue de la République. La descendance remarquable ne s’arrêtera pas là puisqu’un petit-fils de Léopold ne fut  autre que le célèbre violoncelliste Pierre Fournier qui a tout de même vécu sa brillante carrière ASSIS.

 

Enfin nous avons le plaisir d’avoir parmi nous, ce soir, Hélène Morice, arrière petite fille de Charles.

 

Chers amis, ces deux expositions sont à ma connaissance une première pour le Temple d’Auteuil.

 

Je crois qu’elles sont vraiment à la hauteur des plus grandes expositions que vous connaissez et nous devons remercier chaleureusement les créateurs Chizou et Grégoire Dantan dans le cadre de l’atelier Grizou qui ont permis l’installation de ces expositions.

 

Cet événement a été rendu possible par de précieux soutiens : L’Église protestante unie de France et la fondation FLAM, la Fondation Protestantisme et image, la fondation Hondius, la Mairie du XVIe.

 

Au nom de l’équipe d’Etudes et Recherche je vous souhaite la bienvenue et une excellente visite.

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