
Léopold Morice
Les protestants ont toujours entretenu un lien étroit avec la République. C’est aussi ce que l’exposition sur Léopold Morice honorera, en rappelant le choix des protestants pour la République contre un cléricalisme qui n’offrait aucune garantie en matière de liberté. Le XIXe sera un siècle d’engagements des protestants en faveur d’une démocratie libérale. S’ils mèneront des actions d’évangélisation, ils travailleront aussi à la modernisation de la France dans les domaines sociaux et économiques. Il était donc dans l’ordre des choses que l’Eglise réformée d’Auteuil fasse l’acquisition de l’atelier du sculpteur du monument conçu pour la place de la République qui sera le point de départ de cette première exposition organisée cet automne.
Les chaises, un objet familier chargé de symboles
En introduisant les sièges pour tous dans les lieux de culte, les protestants ont fait un double geste réformateur. D’une part, les sièges n’étaient plus réservés aux prêtres. En vertu du sacerdoce universel, nous avons tous la même dignité devant Dieu. De plus, s’asseoir est un geste symbolique du pouvoir politique et de la justice. D’autre part, s’asseoir est une attitude propice à l’enseignement, ce que devenait le culte. Le pasteur portant la robe universitaire signifie que le culte qui permet d’honorer Dieu est aussi un moyen d’édification pour les personnes. C’est d’ailleurs en enseignant l’humanité que l’Église honore Dieu de la plus belle manière qui soit. Les chaises sont devenues par la suite un objet de design qui a permis de laisser libre cours à la créativité, ce dont rendra compte aussi l’exposition.
Inauguration le jeudi 18 septembre à 18 heures, en présence de la députée Joséphine Missoffe et du maire du XVIe Jérémy Redler, d’élus et de responsables associatifs.